20 ans de Polycaro: les pères fondateurs ouvrent la boîte à souvenirs...
Erwin Ooghe
Pas de Polycaro sans Erwin. C'est lui qui a donné corps à l'idée d'un magazine pour le secteur du carrelage et qui a bâti un nom si inébranlable qu'aucun burin ne pourrait endommager. Aujourd'hui, il est toujours actif en tant que personne de contact pour les clients. Difficile de se séparer de son propre 'bébé'.
En tant que fondateur, comment avez-vous eu l'idée de lancer un magazine pour carreleurs?
Erwin: "Il faut rendre à César ce qui appartient à César. Marc Royaux (anciennement Cedexsa, aujourd'hui Tyles) a été l'élément déclencheur du lancement d'un magazine professionnel pour le secteur des carreaux céramiques en 2000, qui a considérablement consolidé notre position dans le paysage médiatique en tant qu'éditeur B2B. Il a été mon mentor et m'a présenté aux entreprises impliquées dans ce projet visant à promouvoir la céramique. Il m'a également présenté à Cersaie, où j'ai noué des contacts importants avec des entreprises qui sont encore et toujours clientes aujourd'hui. Je lui suis très reconnaissant de son implication à l'époque!"
Quelle était la situation du secteur à cette époque et comment avez-vous vu évoluer celui-ci?
Erwin: "Aujourd'hui, la céramique est devenue un sérieux concurrent de la pierre naturelle. Cette essor s'accompagne de nouveaux motifs et de nouvelles applications, comme les carreaux grands formats et les bardages de façade, par exemple. L'industrie s'est adaptée à la relation entre la céramique et la pierre naturelle, ce qui a conduit à un équilibre sain dans le secteur du carrelage. Ces dernières années, les grossistes en pierre naturelle et les fabricants de machines-outils ont également intégré la céramique dans leur gamme de produits. Polycaro a lui aussi dû évoluer en tant que média. Après s'être concentré sur la céramique au début, il s'est ensuite étendu à la pierre naturelle et, bien évidemment, aussi au composite."
Quelle est la chose la plus importante que vous ayez apprise au cours de ces 20 années de réalisation de magazines?
Erwin: "D'une part, que c'est toujours celui qui persévère qui gagne. D'autre part, qu'il faut oser se remettre en question chaque jour. Faire des magazines ne suffit plus. En effet, avec l'essor d'Internet et des réseaux sociaux vers 2010, la façon dont les entreprises communiquent a beaucoup changé et surtout très rapidement, et nous devons donc évoluer en tant que média. C'est ce que nous essayons de faire, mais je dois reconnaître que c'est un véritable défi. Nous continuons encore et toujours à imprimer nos magazines (à la demande de nos lecteurs), mais combinons cette activité avec une forte présence en ligne. Nous renouvelons et améliorons en permanence notre plateforme multilingue."
"Troisièmement, il faut s'en tenir à ce en quoi l'on croit. Le fait que le Polycaro soit toujours apprécié après 20 ans tient principalement à l'importance que nous accordons au contenu. J'ai toujours insisté sur ce point. 'Chaque fois que Polycaro arrive dans notre boîte aux lettres, je dis à ma femme de me laisser tranquille, car je lis le magazine de A à Z", m'a récemment confié un spécialiste de la pierre naturelle. Une telle réaction démontre que la voie que nous empruntons est encore et toujours la bonne."
Si vous deviez choisir une finition, opteriez-vous pour la céramique ou la pierre naturelle, et pourquoi?
Erwin: "Chaque matériau a ses avantages et ses inconvénients. Le choix dépend du budget et des préférences personnelles. Si la pierre naturelle a certainement des avantages, cela ne veut pas dire que la céramique est automatiquement exclue. Je ne les considère pas comme des concurrents directs. On peut facilement les combiner: la pierre naturelle pour le plan de travail de la cuisine et la céramique pour le sol, pour ne citer qu'un exemple."
Quel est le client le plus sympathique que vous ayez convaincu?
Erwin: "J'apprécie tous ceux qui ont travaillé avec nous. Je suis particulièrement ravi de constater que beaucoup de ceux qui m'ont soutenu depuis le début sont toujours des clients fidèles. J'ai eu le privilège de rencontrer de nombreuses personnes inspirantes, dont certaines ont eu un impact durable sur le secteur et sur Polycaro – aujourd'hui encore. Et lorsqu'une entreprise néerlandaise m'a dit l'an dernier que 'grâce à notre campagne via Polycaro, notre entreprise figure pour de bon sur la carte de la Belgique', je suis avant tout heureux pour elle, et aussi un peu fier de moi."
Auriez-vous une anecdote qui ne ferait pas tache comme histoire de comptoir?
Erwin: "Le nom Polycaro est littéralement né au comptoir d'un café, où nous avons fait un brainstorming avec quatre personnes concernées. Nous voulions un nom qui sonne bien dans les deux langues nationales. Mais en fait, le nom de notre magazine sonne bien dans toutes les langues, même au salon du carrelage en Chine: 'Polycalo', comme ils disent là-bas."
Selon vous, à quoi ressemblera Polycaro lorsque le magazine fêtera son 50ème anniversaire en 2053?
Erwin: "Cette édition anniversaire se fera hélas certainement sans moi. C'est très difficile à prédire, mais j'espère bien sûr ardemment que la plateforme en ligne sera connue dans toute l'Europe et, par extension, dans le monde entier. Mais aussi que les professionnels continueront d'avoir le sourire quand ils reçoivent le magazine."
Comment résumer Polycaro en une phrase?
Erwin: "Une marque forte qui continue encore et toujours d'ouvrir de nombreuses portes."
Alexander Bouckaert
A été le premier rédacteur en chef et, avec une ancienneté de 15 ans, celui qui est resté le plus longtemps. Le bras droit d'Erwin possède – comme il l'affirme lui-même – deux mains gauches, sauf pour tenir un stylo. Entre-temps, il a rejoint la radio régionale AVS en difficulté.
Comment le secteur se présentait-il à ton époque et quels accents as-tu voulu apporter au magazine?
Alexander: "Il va sans dire que j'ai vu le marché visé par Polycaro évoluer considérablement au cours de toutes ces années. Alors que les secteurs de la céramique et de la pierre naturelle étaient au début diamétralement opposés, j'ai eu de plus en plus l'impression que ces deux mondes se rapprochaient. Mais ces deux matériaux sont parfaitement compatibles et se complètent à merveille. D'autre part, la concurrence accrue et la guerre des prix qui l'accompagne ont rendu la tâche difficile pour de nombreux négociants en carreaux et pierres naturelles. Par conséquent, le paysage belge est beaucoup plus clairsemé aujourd'hui qu'il ne l'était il y a 20 ans. The survival of the tilest?"
Que t'ont appris les carreleurs avec qui tu as été en contact?
Alexander: "Pas grand-chose pour la pratique, en tout cas. Quand on a deux mains gauches, c'est pour la vie! Mais bien que la passion et le savoir-faire permettent de réaliser énormément de belles choses."
Si tu devais choisir une finition, opterais-tu pour la céramique ou la pierre naturelle, et pourquoi?
Alexander: "Comme je l'ai dit, je choisirais une combinaison des deux. Mais honnêtement? J'opterais pour le béton. Ma compagne et moi en sommes de grands fans. Notre revêtement de façade extérieur, notre revêtement de sol intérieur, notre terrasse ainsi que notre îlot de cuisine ont été réalisés en béton. Mais à l'époque, les céramiques imitation béton étaient loin d'être aussi belles que celles que l'on trouve sur le marché du carrelage aujourd'hui."
Quel est le reportage le plus chouette que tu as réalisé et quel a été le plus difficile?
Alexander: "Je dirais le voyage d'affaires en Chine avec le père et le fils Royaux de Cedexsa (aujourd'hui Tyles). Une expérience inoubliable à laquelle j'ai souvent repensé par la suite. Les premières années, lorsque nous nous rendions avec Polycaro aux salons Cersaie et Marmomac, respectivement à Bologne et à Vérone, personne ne nous connaissait. Sur chaque stand, nous devions attendre très longtemps avant de pouvoir parler à la bonne personne de l'usine X ou de la marque Y. Une fois que la notoriété du magazine ainsi que le nombre de lecteurs ont augmenté, nous avons été chaleureusement accueillis à chaque fois, non seulement en Belgique mais aussi en Italie."
Aurais-tu une anecdote qui ne ferait pas tache comme histoire de comptoir?
Alexander: "Lors de ce fameux voyage en Chine, Marc Royaux avait quitté la table des négociations avec une usine de carrelage locale lors d'une discussion très animée sur les prix. Je suis resté abasourdi et les Chinois se sont mis à rire de manière assez gênante. Quelques minutes plus tard, Marc est revenu, m'a fait un clin d'œil et a obtenu ce qu'il voulait. Affaire conclue! Un magnifique échantillon de technique de négociation avec le bluff nécessaire!
Selon toi, à quoi ressemblera Polycaro lorsque le magazine fêtera son 50ème anniversaire en 2053?
Alexander: "C'est gravé dans la pierre (rires)."
Comment résumer Polycaro en une phrase?
Alexander: "Dans un secteur qui a besoin de se renouveler continuellement, un magazine inspirant et informatif comme Polycaro est indispensable!"