"Carreleur, c'est l'un des plus beaux métiers de la construction!"

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots?

“Je m’appelle Jonathan Corthals, j’ai 37 ans et je vis à Hofstade près d’Alost. Je suis carrossier de formation et avant d’acheter une maison il y a 14 ans et de me lancer dans sa rénovation, je n’avais jamais touché à une truelle. L'oncle de ma femme, carreleur, est venu m’aider. J’ai découvert que c’était quelque chose que j’aimais beaucoup. C’est donc purement par hasard que je suis arrivé sur cette voie et peu de temps après, j’ai pu débuter dans l’entreprise où travaillait l’oncle de ma femme. Je me sentais vraiment ‘dans mon élément’ dans le monde du carrelage. Finalement, je n’ai jamais suivi de formation, j’ai tout appris sur le terrain.”

Qu’est qui caractérise votre travail?

“Après avoir travaillé 14 ans pour cette entreprise, j’ai décidé de sauter le pas et de suivre ma propre voie. C’est comme ça qu’est né Vloer- en Tegelwerken Corthals! Je travaille seul et je veux que ça reste comme ça. Carreler de grandes surfaces ou décrocher de gros projets, ça ne me parle pas trop. Je préférerais me faire un nom parce que je suis bon dans les ‘projets spéciaux’ et pour la qualité de mes finitions. En tout cas, je vise toujours la perfection mais sans pouvoir la garantir totalement. Il y a tellement de facteurs indépendants de votre volonté sur un chantier.”

Qu’est-ce que vous entendez pas ‘projets spéciaux’?

“Les projets plus spécifiques ou qui demandent plus de créativité, c’est ça qui me plaît. J’ai par exemple carrelé un mur avec des carreaux 3D colorés pour créer une illusion d’optique. J’aimerais aussi me spécialiser dans les mosaïques. Avec ma femme, j’ai même lancé récemment un petit magasin de carrelage, parce que j’ai constaté que mes clients n’étaient pas toujours satisfaits du service après-vente de certains de mes partenaires."

"Je travaille notamment avec la société anglaise Original Style, qui propose de splendides carrelages fabriqués à la main de style victorien, entre autres. Des carrelages anciens, comme on en trouve dans les églises ou les châteaux, par exemple. On dirait un tapis, mais en carrelage, c’est quelque chose de tout à fait à part. Ils produisent aussi de magnifiques carreaux en verre. Ils sont d’une telle originalité, j’adore. Mais bien sûr, j'aime aussi travailler avec divers fournisseurs locaux.”

Quel aspect du métier trouvez-vous le plus difficile?

“Les grands formats, je dirais. Je travaille seul, ce n’est pas facile de trouver quelqu’un pour vous aider, donc l’expérience ne vient pas vite, non plus. Mais je suis totalement ouvert à ce type de matériau!”

Comment vous perfectionnez-vous?

“Quand vous réalisez un projet avec un collègue, vous apprenez toujours de nouvelles choses. Parfois vous adoptez une nouvelle technique, parfois vous vous rendez compte que vous sentez plus à l’aise avec votre propre méthode. Cette année, j’ai suivi pour la première fois des formations via l’académie de carrelage BITA. Ce qui est motivant avec la BITA, c’est que vous rencontrez des personnes qui partagent votre passion; des carreleurs qui sont prêts à apprendre de nouvelles choses et qui veulent préserver la qualité et l’image du métier, simplement parce qu’ils sont passionnés."

"Malheureusement, il y en a aussi beaucoup qui tirent cette belle profession vers le bas, en cherchant à travailler à bas prix coûte que coûte. Mais les matériaux et les finitions laissent hélas à désirer. C’est vraiment dommage, car pour moi, carreleur est un des plus beaux métiers de la construction!”

Et pourtant c’est un métier en pénurie. Comment motiveriez-vous les aspirants carreleurs?

“Oui, c’est un métier difficile... mais tellement gratifiant! Mon métier, c’est ma passion, ça vient du cœur et je peux vraiment y laisser s’exprimer mon âme. Ça devrait être pareil pour tous les carreleurs, il ne faut jamais perdre cette fierté du métier et savoir apprécier la reconnaissance du client après un travail bien fait.”