La profession du carreleur, vu par Viktor van de Bilt
En fait, de par le passé, le métier de carreleur n’existait pas vraiment. C'était le secteur de la pierre naturelle qui appliquait sa propre pierre naturelle, l'artiste réalisait ses mosaïques et tous deux étaient aidés par des maçons habiles. Et souvent, ce maçon se chargeait aussi lui-même des petits travaux de carrelage nécessaires, comme dans les bains publics ou les piscines. Il savait ainsi à quel type de support il avait affaire car, après tout, c’est lui-même qui l’avait réalisé. À cette époque, la construction s’effectuait souvent durant les périodes sèches de l'année tandis que le parachèvement intérieur s’effectuait pendant les périodes froides.
Cela a changé après la Seconde Guerre Mondiale. Car il a fallu construire rapidement et énormément. Et le niveau des maisons a changé. Toutes ont été dotées d’une salle de bains. Au cours de cette période, carreleur est devenu une profession spécialisée. Plusieurs maçons se sont perfectionnés dans ce domaine et ont cessé leurs activités de maçonnerie. Durant les premières années, cela n’a pas posé problème, car la structure des maisons et des bâtiments restait identique et le travail pouvait être effectué plus efficacement.
Mais, comme toujours, les choses n'allaient pas assez vite et les procédures de construction ainsi que les matériaux changeaient sur un rythme effréné. Certains sont restés, d'autres ont disparu. Cela se produit encore et toujours aujourd'hui. Mais alors que nous disposions encore jadis d’une formation en apprentissage des matériaux, en dessin et lecture de plans, ou en travail des matériaux pour les jeunes dès l’âge de 12 ans, cela a aujourd’hui totalement disparu, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner.
Les produits sont aujourd’hui si nombreux qu’il est difficile de s’y retrouver. Nombre de ces produits ne peuvent pas être combinés, mais cela se fait quand même. Et vu qu’il n'existe pas de formation indépendante pour apprendre à connaître ces matériaux, il faut souvent acquérir les connaissances en expérimentant. De nouveau, avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. Les exemples de fuites, formation de fissures, affaissements, etc. sont légion.
C'est pourquoi j’insiste souvent sur l’importance du support que l'on rencontre sur chantier, car si celui-ci n'est pas correct, nous, les carreleurs, aurons beau effectuer joliment notre travail, nous serons aussi les premiers à être appelés lorsqu'il y aura un problème. C'est logique, car le problème se manifestera d'abord au niveau de la finition. Mais la base, à savoir la structure et le choix de matériaux inappropriés ou incompatibles, sera souvent la cause du problème.
Reste à savoir quel carreleur peut encore faire la bonne distinction entre tous les matériaux? J'ai moi-même grandi à l’époque de la pose au mortier et j'ai assisté à de nombreuses évolutions, notamment l’arrivée des premières colles et les changements au niveau de la construction. Cela a parfois provoqué de nombreux maux de tête, mais cela a aussi permis d'en savoir beaucoup plus.
Des règles différentes s'appliquent aux travaux pour les particuliers, car ici vous pouvez composer vous-même vos matériaux et également choisir vos sous-traitants, du moins si vous vous chargez vous-même du travail. J'ai moi-même travaillé tant pour des entrepreneurs que pour des particuliers, et je connais les ficelles du métier. Malheureusement, je constate qu’il y a de plus en plus de litiges ces dernières années, car la spécialisation croissante de certaines parties de la construction a appauvri la cohésion. Ce à quoi on peut aussi ajouter le fait que les tâches de contrôle ont été réduites. On comprend dès lors pourquoi surviennent tant de litiges.
De nos jours, la profession de carreleur ne se limite plus à poser des carreaux, et je suis heureux de constater qu’il y a également des gens qui, au sein de BITA, de NITA et de l'EITA, tentent d'élever la profession de carreleur et la connaissance des supports à un niveau supérieur. Mais il faut être conscient qu'ils ne peuvent pas le faire seuls, car de nombreuses constructions sont trop compliquées pour cela. Mais c'est un début. Reste à voir si le carreleur y est ouvert avant que les compagnies d'assurances nous imposent une méthode de travail pour limiter les dégâts. Vous ne voulez tout de même pas que cela aille si loin, n'est-ce pas? Cela déshonorerait le carreleur.
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