Dimitri, pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
“J’ai grandi à Bredene et quand j’étais petit, j’aimais bien faire toutes sortes de petits travaux, comme tondre la pelouse, accrocher des choses au mur, réparer les objets cassés. Ce genre de choses. Mes parents ont vu en moi quelqu’un de plutôt manuel avec un esprit technique et m’ont donc dirigé vers la construction. Jusqu’en quatrième secondaire, j’ai suivi une formation en construction puis j’ai changé d’orientation pour aller vers l’Horeca. J’ai travaillé dans le secteur quelques temps puis j’ai voulu devenir indépendant. Mais dans l’Horeca, ça ne me tentait pas. J’ai fait une formation de gestion d’entreprise via Syntra West et une formation de carreleur murs et sols via le VDAB. C’est ce qui me passionnait vraiment.”
Comment vous décririez-vous en dehors du travail ?
“Comme quelqu’un de dynamique, qui aime profiter à fond de la vie. Même si mon travail occupe une grande partie de mon temps. Pas forcément parce je veux absolument faire beaucoup d’heures mais même quand je ne travaille pas, je réfléchis à des choses qui pourraient m’aider. Une fois, je devais poser de très grands carreaux et je m’imaginais mal les manipuler à la main. J’ai donc fabriqué une chaîne avec des ventouses électriques, afin de pouvoir les poser avec la grue. J’essaie de simplifier les choses. J’ai beaucoup d’énergie (rire). En ce moment, je suis également occupé à rénover complètement ma maison. Ça aussi, ça prend énormément de temps. En été, j’aime beaucoup faire du ski nautique. Et bien sûr, il y a aussi ma fille Alysa (1 an et demi). Un bel âge. C’est super, papa est encore le grand héros (rire). Ma fille, c’est mon univers.”
Qu’est-ce que vous préférez dans votre travail ?
“La précision et la minutie. Le top, ce sont les salles de bain, avec tous ces angles et ces bords. Ne me demandez pas de carreler 300 ou 400 m² de sols. Ça ne me dit rien. Ce que j’aime faire, ce sont les petits carrelages marocains, les douches, les coupes en onglet, les socles... Bref, tout ce qui plaît moins aux autres carreleurs mais moi, c’est mon activité principale, ce qui ne signifie pas que je ne fais jamais de gros chantiers. Mais généralement, je viens chez les gens pour de plus petits travaux et j’apporte la touche finale. Récemment, j’ai réalisé un mur de cuisine en motif à chevrons. Ça, ça demande du boulot, et c’est tellement satisfaisant ! Je préfère travailler trois jours sur 4 m² parce que c’est complexe qu’aligner les mètres.”
Qu’est-ce que vous trouvez le plus difficile dans votre travail ?
“Planifier. Je travaille principalement sur le marché des particuliers et le carreleur intervient en fin de chantier, nous sommes donc dépendants du plombier, du chapiste, de l’électricien… Du coup, la planification est parfois très compliquée. Quand vous travaillez pour un promoteur immobilier, vous devez par exemple faire dix appartements et vous pouvez commencer. Mais ça, je ne fais pas. Les prix sont beaucoup trop bas. Tout doit être fait au plus vite et au moins cher. Vraiment pas mon truc. Une autre chose que je n’aime pas, c’est la démolition. Je sais que ça fait partie du job mais si les clients connaissent quelqu’un d’autre qui peut le faire, je laisse ma place ! S'ils ne trouvent personne, je m’en charge, évidemment.”
Comment faites-vous pour suivre toutes les tendances ?
“J’ai été représentant chez Tyles, où j’ai énormément appris. Je lis aussi Polycaro pour me tenir au courant des nouveautés. Quand je vois quelque chose d’intéressant, je prends contact avec la société. Et quand des experts de haut niveau, comme James Desmet, que j’admire beaucoup, disent qu’un produit est bon, ça me donne envie de l’essayer. Ce genre de personnes ont énormément à m’apprendre. Ce que James parvient à faire, je ne peux qu’en rêver.”
Avec quel matériau aimez-vous travailler ?
“Avec Kerakoll via Tyles. Les colles, les produits de jointoiement, etc. Ils s’efforcent aussi d’aller un maximum vers le bio, pour que l’utilisateur inhale moins de poussière. C’est une entreprise innovante. Ils ont notamment 50 types de mortier-joint. 50 couleurs de silicone. Et tout de stock. Tyles a été un excellent tremplin pour moi, et je leur en suis très reconnaissant.”
Carreleur est un métier en pénurie. Que diriez-vous aux gens pour les encourager à se lancer ?
“Il y a deux types de carreleurs. Les carreleurs au mètre carré et ceux qui préfèrent le travail en finesse. Essayez d’aller en apprentissage chez quelqu’un qui préfère le travail en finesse et pas chez quelqu’un que ne voit que par le prix. Car si vous ne faites que carreler constamment de grandes surfaces, vous serez lassé au bout de cinq ans. Je connais quelqu’un qui travaille comme ça. Tout ce que l'intéresse au bout de la journée, c’est combien de mètres il a posé. Pour moi, ce n’est pas le bon état d’esprit.”