Un carreleur invente son propre robot à tirer les chapes

Diplômé en marketing, Tom a cependant expliqué à sa mère à la fin de ses études qu’il voulait aller travailler dans le secteur de la construction en tant que carreleur. En 2011, il s’est inscrit au Syntra où il a suivi pendant trois ans la formation ‘Carrelage’. Le jour où il a obtenu son diplôme, en 2014, il s’est directement lancé comme poseur et carreleur indépendant. A chaque problème qu’il rencontrait sur chantier, il cherchait une solution pour faciliter le travail.

Ainsi a grandi son intérêt pour le développement d’outils pratiques et la recherche de solutions pour rendre le travail du carreleur plus agréable. Vu qu’il coule toujours lui-même ses chapes, il a eu l’idée d’inventer une machine à tirer les chapes automatique. Une exclusivité, vraiment. Il a fait appel à un ingénieur – qui se trouvait être un ami de ses parents – et a commencé à élaborer un plan d’étude. Le début d’un long chemin de croix, mais qui – heureusement! – vient de connaître une fin heureuse.

L’essor du chauffage par le sol

Différents systèmes sont possibles pour chauffer une maison. Ces derniers temps, les installations de chauffage par le sol sont en plein essor. Comme sur le chantier que nous avons visité dans le nord de la Flandre occidentale.

Il y a quelques années, le ‘système sec’, par lequel les éléments chauffants sont intégrés dans la couche d’isolation, ainsi que le ‘système humide’, par lequel les tuyaux sont coulés dans le mortier de chape, ont été remplacés par le type A (éléments chauffants dans le mortier de chape) et le type B (tuyaux sur l’isolation du sol, intégrés ou non). À côté de cela, il existe aussi un type C par lequel les tuyaux de chauffage se situent dans une couche intermédiaire entre la chape et l’isolation, et même un type D avec des panneaux creux. Les épaisseurs de construction avec ce dernier type sont réduites au minimum et ce système convient aussi pour la climatisation par le sol. Des systèmes fins spéciaux avec des conduits électriques intégrés ont gagné en popularité, mais s’utilisent surtout dans les petits espaces tels que les salles de bains et douches. Ils forment une excellente solution, tant pour le sol que pour les murs. Les murs chauffants sont principalement appliqués dans les douches à l’italienne sans seuil.

Dans le projet qui nous concerne ici, il s’agissait d’un système de chauffage par le sol de type B au rez-de-chaussée, où une chape fraîche de 7 cm d’épaisseur a été réalisée d’une manière extrêmement inventive.

Attentes relatives à la finition

"De nos jours, les clients sont de plus en plus exigeants au niveau de la finition", explique Tom Tomme. "Et je devais trouver une solution pour répondre à ces attentes!" Après des recherches expérimentales pendant plus de deux ans, ce carreleur innovant a inventé, en passant par des essais et des erreurs, un appareil à commande électronique qui permet de faciliter le travail du chapiste. Il a même revendu sa voiture pour pouvoir atteindre son objectif et a travaillé jour et nuit sur son concept de robot à tirer les chapes!

"Cela m’a littéralement coûté de la sueur et des larmes", nous explique-t-il. "J’ai investi toutes mes économies dans ce projet. Mais aujourd’hui, je suis fier de pouvoir vous présenter mon robot à tirer les chapes innovant sur chenilles! Il est compact (et peut ainsi passer par les portes normales), mobile, rapide, télécommandé et, surtout, très précis! Avec un écart maximal de 0,6 mm sur 25 mètres, je peux réaliser des chapes comme des billards. De plus, il ne me reste plus ensuite qu’à polir la surface. Non seulement cela garantit une vitesse de pose plus élevée, mais cela réduit aussi la consommation de colle. Les tolérances de finition presque négligeables sont impossibles à réaliser à la main. Par contre, ma machine peut bel et bien le faire. Au moyen d’un laser et un récepteur fixé, mon robot soulage le travail pénible des chapistes!"

Lorsqu’on lui demande comment il en est arrivé à créer cette machine à tirer les chapes innovante, Tom répond promptement: "pour soulager le travail manuel et éviter les discussions sur les tolérances de planéité! Cela me procure également un fameux avantage sur la concurrence parce que ce robot me permet de livrer mes chapes plus rapidement, de façon plus qualitative et plus efficacement. Même sur de très longues distances, il n’y a pratiquement plus de différences de planéité. Que ce soit sur 10 ou 30 mètres, peu importe!"

L’initiative et le récit de ce carreleur entreprenant pourraient bien connaître un épilogue important. Tom a en effet déjà été approché pour commercialiser son spectaculaire robot à tirer les chapes. Mais il souligne qu’il l’a avant tout conçu pour lui-même et ses collaborateurs, purement à des fins ergonomiques et techniques. Comme vous le voyez, il est possible de commencer petit et finir par grandir!

Composition des chapes

Les chapes liées au ciment devant durcir pour y coller plus tard des carreaux de céramique ou de pierre naturelle consistent généralement en une composition à consistance terre humide de sable de rivière grossier et de ciment Portland. Un compactage par étapes du mortier de chape durant l’exécution s'avère nécessaire pour tous les types de chape (adhérente, non-adhérente ou flottante) afin d’obtenir les résistances à la compression et à la traction superficielle requises. Prévoir une armature de préférence métallique inoxydable dans les chapes non-adhérentes et flottantes s’avère utile pour garder sous contrôle les contraintes de traction et de retrait. Une armature de chape classique se compose de treillis soudés de 1 sur 2 m avec des dimensions minimum de 50/50/2 mm, associés ou non à 600 ou 900 grammes de fibres synthétiques (inhibiteur de fissures de retrait). Les joints de dilatation doivent toujours être respectés conformément aux directives mentionnées dans les Notes d’Information Technique du CSTC, en tenant compte du circuit du chauffage par le sol.

Des joints de dilatation ou de fractionnement sont toujours nécessaires dans les grandes pièces, surtout en cas de chauffage par le sol. Pour un système de chauffage par le sol classique (chape flottante), il sera préférable de diviser les surfaces en autant de carrés que possible de 36 m² à 40 m² et de limiter la distance en longueur à 6 voire maximum 8 mc. En théorie, il faudra également respecter un rapport longueur/largeur de 1/2, mais dans la pratique, ce sera généralement limité aux angles extérieurs pour éviter des interruptions trop visibles.