La seconde génération fait souffler un vent nouveau dans les voiles d'Agra
Comment le récit d'Agra a-t-il débuté?
Louis Deleersnijder, directeur: "Nos parents Kriesta Delmulle et Guy Deleersnijder ont fondé Agra en 1987. Ma mère était architecte d'intérieur, mais elle est décédée en 1996 à un âge bien trop précoce, laissant mon père poursuivre seul l'activité. Lorsqu’il est lui aussi décédé de façon inopinée quelques années plus tard, notre famille a maintenu l'entreprise à flot. Ce n'est qu'en 2014, après avoir terminé nos études, que ma sœur et moi avons décidé de reprendre l'œuvre d’une vie de nos parents et lui donner un nouveau souffle."
Aujourd'hui, Louis et Laura Deleersnijder sont, en tant que directeurs, à la tête de l'entreprise de 9 personnes basée à Wortegem-Petegem. Dans ce tandem fonctionnel, Laura s'occupe du volet administratif et financier, tandis que Louis se concentre davantage sur le développement de bonnes relations avec les clients et le suivi de la production tant dans l'atelier que lors de l'installation sur chantier.
Qui sont vos clients?
Louis: "A ses débuts, Agra était connue pour la fabrication d’appuis de fenêtre et de seuils en pierre bleue. Nous sommes rapidement passés aux applications d’aménagement intérieur, domaine dans lequel nous nous sommes spécialisés ces 10 à 15 dernières années. Notre clientèle est donc principalement constituée d’agenceurs et d’architectes d'intérieur. Vu qu’ils nous renvoient souvent le client final en direct, nous pouvons les conseiller dans le choix des matériaux ainsi que pour l'entretien. Pour eux, nous avons misé ces dernières années sur la constitution d’un stock de tranches. Le client peut ainsi opter pour de la pierre naturelle véritable, comme un travertin rouge, un marbre vert prononcé ou un beau marbre de Carrare. La pierre naturelle reste en effet tendance. Nous voyons passer beaucoup de travertin, mais les quartzites et les finitions plus rugueuses restent également populaires."
"Notre préférence va à la pierre naturelle véritable - je pense que nous possédons actuellement près de 45 variétés de marbre en stock - mais nous travaillons évidemment tous les types de matériaux et proposons diverses alternatives de qualité en matériaux composés tels que Neolith et Dekton, sans oublier les composites. Ces matériaux requièrent cependant un traitement approprié, et par conséquent des machines modernes capables de travailler ces nouveaux matériaux sans aucun problème."
Pouvez-vous nous décrire votre parc de machines?
Louis : “Nous collaborons avec deux fournisseurs de machines. Nos machines les plus anciennes fonctionnent encore très bien, mais pour rester à jour, il faut investir régulièrement. Il n’y a pas si longtemps, nous avons acheté deux nouvelles débiteuses, en plus de la Litox (GMM) que nous possédions déjà. Elles ont remplacé les très vieilles machines de Fickert. Un de nos trois polissoirs à chants commence par contre à devenir obsolète, de telle sorte qu’il sera également remplacé à l'avenir. Les fraiseuses proviennent de chez CMS. Une fraiseuse supplémentaire permettra toutefois de disposer à l’avenir d’une plus grande capacité.
Pour les nouveaux achats, je me laisse principalement guider par les critères que nos opérateurs en atelier considèrent comme déterminants. Finalement, ce sont eux qui doivent pouvoir travailler facilement avec la machine. Je pense que nos collaborateurs dans l’atelier préfèrent davantage travailler la pierre naturelle, et notamment le marbre, que les produits céramiques. Ceux-ci sont très difficiles à travailler, mais cela vaut aussi pour les quartzites populaires."
Comment procédez-vous?
Louis : "Nous fonctionnons de deux manières: soit notre chef de projet va prendre les mesures sur place après l'installation du mobilier, soit le client nous transmet lui-même les dimensions. Nous établissons ensuite un croquis d'exécution que nous envoyons au client pour vérification. Il s'agit en effet d'un travail millimétré, de telle sorte qu’une erreur dans un chiffre peut avoir des conséquences importantes. Après cette étape seulement débutent les travaux de sciage, fraisage et finition proprement dits. Grâce à notre propre équipe de pose, l’ensemble du processus reste en interne. Ce qui est très apprécié par le client."
Quelles sont les ambitions d'Agra?
Louis : "La croissance que nous visons aujourd'hui doit être saine et ne doit jamais se faire au détriment de la qualité que nous fournissons. Nous ne dérogerons jamais aux valeurs que nous défendons, juste pour générer plus de chiffre d'affaires ou grandir. Tout ce que nous faisons doit être cohérent. Grandir pour grandir ne nous intéresse pas."
"À mes débuts, grandir était le cadet de mes soucis. Affiner les contacts avec les clients, telle était alors ma principale préoccupation. Entre-temps, nous sommes devenus une entreprise saine, et cela procure tout de même une certaine fierté. Nous sommes fiers de ce que nous avons accompli, mais avant tout de ce que font nos collaborateurs: sans eux, nous ne serions nulle part. Il s'agit donc non seulement de contenter ses clients, mais aussi ses collaborateurs. Dans la mesure du possible, nous aimerions élever leur nombre. Agra est réputée pour son éthique de travail propre. Ici, nous travaillons dans tout sauf une usine à poussière. Nous travaillons avec un système d'extraction performant et utilisons autant que possible de l'eau (de récupération). Malgré de nombreux efforts, il reste difficile dans le secteur d'attirer de nouvelles recrues."
Qu'est-ce qui vous différencie des autres entreprises qui travaillent la pierre naturelle?
Louis : "Cela fait un peu cliché, mais un client satisfait vaut de l’or. Comment y parvenir? Via une communication transparente, une équipe solide composée de personnes expérimentées et compétentes, un atelier performant et de bons contacts avec le client. Cela commence lors de la remise de prix et se termine par le dernier petit joint de silicone que vous réalisez. Mais honnêtement? Je pense que tous les acteurs aspirent aux mêmes valeurs, surtout lorsque vous êtes actifs dans un segment haut de gamme comme le parachèvement intérieur. Je suis convaincu que tous les acteurs du secteur méritent leur place."
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