Tommy Demaiter & Francis Dejonghe: duo de choc pour la technique et l’administration
Pourquoi et comment avez-vous choisi le métier de carreleur ?
Tommy : “En fait, j’ai été un élève peu motivé au VTI Construction. Je n’ai été heureux que lorsque j’ai commencé comme apprenti chez un carreleur spécialisé de ma région. Jusqu’à mes 19 ans, j’ai alors travaillé sous le régime école/chantier, et j’ai commencé à beaucoup apprendre. Surtout parce que je devais régulièrement me débrouiller et décider tout seul de quelle manière résoudre certaines choses. ‘Poser du carrelage avec bon sens’, c’était cela principalement. Je ne pouvais pas encore m’appuyer sur mon expérience, mais travailler uniquement avec ses mains n’est pas une si bonne idée. Pour poser du carrelage, il faut penser et pouvoir faire à son idée. C’est pour cela qu’immédiatement après mes études et mes stages, je suis devenu indépendant en ouvrant ma propre entreprise, bvba Demaiter.”
Y a-t-il eu un tournant dans votre carrière, ou un projet de référence ?
Tommy : “En 2008, j’ai eu la chance unique de pouvoir carreler la maison privée de feu Frans Keirsebilk, père de Filip, qui dirige aujourd’hui l’entreprise Westvlaams Tegelhuis. Ce qui était spécial, c’est qu’il y avait aussi à poser au sol des dalles céramiques grand format de seulement 3 mm d’épaisseur, et sans renforts aux fibres sur la face inférieure. Les seuls outils disponibles à l’époque pour couper ce type de dalles étaient le “possetje” de Kerlite, avec un coupe-verre orange typique qui rentrait avec une tête plate pour découper le long d’une règle de vitrier. Il y avait aussi sur le marché une machine de découpe manuelle à rotation lente, refroidie à l’eau, disponible pour pouvoir effectuer certaines découpes sans risquer de casser la dalle. De manière remarquable, le petit disque qui était posé dessus tournait en direction opposée. Et, si je m’en souviens bien, je pense qu’on utilisait alors des petits disques en mosaïque pouvoir obtenir des coupes très nettes.”
“Quoi qu’il en soit, je ne pouvais pas laisser passer une chance unique comme celle-ci. J’avais déjà entendu parler de ces dalles minces XXL, mais je n’en avais encore jamais placé et certainement pas des formats pareils, d’un mètre carré. Je vois un peu ce projet comme le début de ma ‘période XXL’, si on peut appeler cela ainsi. Cinq ans plus tard, j’étais entièrement spécialisé dans les dalles céramiques minces de grand format. Aujourd’hui, nous n’habillons pas seulement des sols et des murs avec ces formats, nous réalisons également des projets tout en finesse de qualité haut de gamme. À ce jour, je travaille avec trois employés en contrat fixe, Ward, Bruno et Dailen, qui sont partisans à fond du XXL aussi.”
Quel est votre type de projets favori ?
Tommy : “Le travail sur mesure ! Je ne veux pas me contenter de carreler des salles de bains, des douches à l’italienne, des niches et des sols en général. Là où j’éprouve vraiment du plaisir, c’est dans l’habillage de meubles, d’îlots de cuisine, de tables et de lavabos avec des matériaux céramiques minces. Pour les imitations marbre par exemple, la pose en livre ouvert ou fermé est pour moi un défi, tout comme laisser des flammes ou des figures se prolonger sur des bordures de table ou des placards intégrés. J’en ai fait ma carte de visite. Et ma clientèle compte non seulement des particuliers, mais aussi des entreprises et des clubs sportifs.”
“Parmi mes plus belles références, je suis fier du bloc sanitaire et de la brasserie du club de tennis Isis, dans les fameux Bosmolens, dans la ceinture verte d’Izegem. Ce qui a commencé en 1957 comme un petit club de tennis rassemblant quelques amis est devenu en 60 ans un centre sportif reconnu et à part entière, dans lequel tous les joueurs de tennis et de padel trouvent leur bonheur. L’ensemble du bloc sanitaire et le bar ont été revêtus de plaques céramiques minces en super grand format, une imitation de travertin de 6 mm. À un petit mètre de distance, un professionnel peut difficilement voir la différence entre ce modèle et la vraie pierre. Dans ce projet aussi, nous avons essayé d’être attentifs au moindre détail. Les douches, les lavabos et les toilettes sont un exemple très réussi de tout ce qu’on peut faire avec des dalles minces de céramique.”
Biographie Tommy
- Né le 10 août 1979
- Famille : marié avec Stefanie, deux enfants, Ralph et Emilia
- Loisirs : sport automobile, padel et tennis
- Musique favorite : Singer song writers
- Film favori : à part le football, aucun intérêt pour la TV
- Voyage favori : les camps de survie en général. Je suis en train de restaurer une sorte de “colombus” où je me retirerai avec ma famille
- Cuisine favorite : italienne, sans aucun doute
Vous former en continu, c’est nécessaire ou superflu ?
Tommy : “C’est nécessaire sans aucun doute, qu’il s’agisse de formations organisées par le fabricant ou de formation continue, même si ma préférence va vers cette dernière. Je suis récemment devenu adhérent du BITA, parce que là ce sont surtout des professionnels qui donnent cours, des gens qui sont encore chaque jour sur le chantier et qui résolvent très spontanément les problèmes qui s’y présentent. Ce n’est pas que des formations proposées par les producteurs soient moins bonnes, mais il y a toujours une légère teinte commerciale avec. Ce n’est pas le cas pour les formations neutres destinées aux carreleurs.”
“Même si l’on me qualifie de spécialiste XXL, cela ne signifie pas que je n’aie plus rien à apprendre. Je sais sacrément bien que coller des plaques minces à 100 % sur des supports difficiles, comme le composite ou le bois, n’est pas une sinécure. En outre, il est important de suivre l’arrivée d’outils innovateurs. Cela ne peut que nous aider, mes collaborateurs et moi-même, à travailler de manière encore plus sûre. Manipuler, percer, couper, meuler et polir sont des mouvements importants dans notre métier, et pour lesquels il peut être extrêmement utile d’avoir le bon outillage au bon endroit.”
Quels sont vos ambitions pour vous et votre entreprise ?
Tommy : “Je ne suis absolument pas un bureaucrate, mais un technicien pur sang. Quand je vois des papiers, j’ai des frissons (rires) ! Je dois pouvoir réfléchir calmement aux créations dont je m’occupe afin de pouvoir les réaliser jusque dans les moindres détails. C’est pourquoi je souhaite continuer à développer l’expérience et les connaissances que j’ai acquises avec mon nouveau collègue indépendant Francis Dejonghe. C’est l’homme qui peut non seulement alléger la pression administrative pour moi, mais surtout optimiser notre stratégie. Je pense par exemple à rédiger des devis qui arrivent à temps chez mes clients, à établir des contacts, entretenir les relations d’affaires etc. J’ai parfois des semaines de retard dans mon administration et les réponses à donner aux mails, mais ce sera désormais du passé. ‘L’union fait la force’, dit-on.”
“En outre, Francis n’est pas un inconnu dans notre secteur. Il a des années d’expérience dans le monde de la pierre naturelle et il a aussi sa propre entreprise spécialisée dans le trading de la pierre. Entre-temps, nous avons élaboré un projet qui sera profitable à tous, et qui pourra bien entendu offrir une valeur ajoutée au carreleur et au spécialiste de la pierre.”
Biographie Francis
- Né le 17 février 1972
- Famille : ma compagne Ann et notre fils Michiel
- Loisirs : sport auto et sorties au restaurant
- Musique favorite : Lounge et soft
- Film favori : James Bond 007
- Voyage favori : l’Extrême-Orient
- Nourriture favorite : tout, du moment qu’il n’y a pas de fromage dedans. Une bonne côte à l’os avec des frites et de la mayo !
Francis, c’est le duo gagnant ?
Francis : “Absolument. J’ai pris Tommy, à l’âge de 17 ans, au salon international de la pierre Marmomac de Vérone, pour lui apprendre à monter des stands et des boxes de salle d’exposition pour une entreprise de pierre naturelle. Toutes ces années, nous sommes restés en contact régulier autour d’une passion, le sport automobile. Mon fils est, comme Tommy, un fervent du rallye, et ainsi nous ne nous sommes pas perdus de vue. L’idée de faire quelque chose ensemble dans le domaine professionnel est venue en fait de Tommy, qui m’a appelé pour voir si nous pourrions réaliser ensemble quelque chose d’unique autour des grandes plaques minces de céramique. Nous avons bien réfléchi et nous nous sommes exercés à placer des tablettes de cuisine spéciales et autres revêtements de céramique peu courants sur certains matériaux existants, sur des portes par exemple.”
“Surtout parce que Tommy voulait s’épargner le volet administratif, il a proposé de me laisser toute la paperasse et le lobbying. Nous sommes ainsi très complémentaires, et une synergie est née, à travers laquelle nous nous comprenons parfaitement : je me charge des tâches administratives générales et Tommy de toutes les techniques spécifiques de carrelage.”
“Et c’est ainsi qu’est née la SNC CREAMIC. Une société en nom collectif, ce qui nous a semblé intéressant du point de vue de la technique comptable. C’est une manière simple, pour deux personnes ou plus, de diriger ensemble une entreprise. Notre siège se trouve à Roulers. CREAMIC est le résultat de l’abréviation logique de ‘Creatief met Ceramiek’, et nos adresses mail, tout comme le site internet (en construction) www.creamic.be, peuvent être basés sur le même nom.”
“Notre cœur de métier, c’est donc être créatif avec des matériaux céramiques minces. Un vrai défi si l’on considère la série de possibilités que nous offre aujourd’hui la céramique. Le public visé ? En premier lieu, les architectes d’intérieur, l’industrie, les entreprises générales, les développeurs de projets, mais aussi les particuliers qui aiment la qualité créative. Un très large éventail de possibilités, on le voit, sur lequel nous voulons travailler dans les années à venir. Ne nous perdez pas de vue, car nous avons encore beaucoup en réserve pour l’avenir !”
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