3 grandes tendances en matière de carrelage et leur impact sur les colles
Croissance mondiale
Aujourd'hui, le carrelage représente environ 50 % de tous les revêtements de sol dans le monde. Et la tendance est à la hausse : en Asie, les surfaces carrelées (sols, murs et façades) devraient augmenter de 7 % d'ici 2025 ; en Europe et aux Etats-Unis, l'industrie prévoit une croissance de 4 %. Les carreaux en céramique sont de plus en plus populaires dans de nombreux pays car ils sont universels, durables et faciles à nettoyer. Ils constituent également une alternative rentable et attrayante à la pierre naturelle (plus chère) et offrent des possibilités illimitées en termes de design, de formes et de matériaux.
Modification à l'aide de polymères
L'augmentation de la diversité des carreaux impliquent plus d'exigences au niveau des colles. Dans de nombreux cas, les colles à carrelage traditionnelles ne sont pas adaptées aux carreaux modernes. En effet, elles sont conçues pour des matériaux poreux tels que l'argile ou la terre cuite et n'adhèrent pas aux surfaces lisses et denses des carreaux en céramique ou en porcelaine. C'est là que la chimie moderne entre en jeu : la modification à l'aide de polymères peut améliorer les propriétés des colles pour carrelages, permettant même la pose sur un support en bois. Cependant, la possibilité d'explorer de nouveaux domaines d'application n'est pas le seul avantage : la modification à l'aide de polymères permet également de répondre à de nouvelles exigences et utilisations des carreaux. Par exemple, les colles pour carrelage modifiées aux polymères permettent aux clients de mettre en œuvre de nouvelles idées de conception tout en économisant de l'argent, de l'énergie et des ressources.
Du ciment au polymère
Traditionnellement, ont utilisait des mélanges de sable et de ciment pour le carrelage des murs et des sols. Au contact de l'eau, le ciment durcit et forme des cristaux qui adhèrent au sable, conférant au mortier une force "cohésive". Au cours de ce processus, le ciment pénètre dans les pores du support et du carreau, créant ainsi une liaison mécanique. Si le support ou les carreaux de céramique sont trop lisses, cette liaison mécanique est impossible.
Depuis les années 1950, les colles à carrelage sont modifiées avec des polymères. Une poudre de polymère dispersible est ajoutée au sable et au ciment. Lorsque le mortier est mélangé à l'eau, la poudre de polymère est redispersée. Lorsque le mortier durcit, le polymère forme un film et crée des ponts polymères. Ces ponts flexibles améliorent la force cohésive de la colle et l'adhérence au carreau et au substrat. L'ajout de liants polymères et de poudres polymères dispersables peut donc améliorer considérablement l'adhérence de la colle pour carrelage, car le polymère crée une liaison solide mais souple entre le support et le carrelage. Étant donné que le choix du type et de la quantité de polymère dépend de plusieurs facteurs, les colles pour carrelage modernes sont proposées sous forme de mélanges secs prêts à l'emploi. Il suffit de les mélanger à de l'eau sur le chantier.
Émissions de CO2
La modification à l'aide de polymères a également révolutionné la technologie du carrelage : la pose est devenue beaucoup plus efficace. Il suffit de mélanger les mortiers secs prêts à l'emploi avec de l'eau sur le chantier et et de les appliquer sur les carreaux en couches très fines. Le passage de la pose en lit épais à la pose en lit fin a permis de diviser en moyenne par trois la quantité de matériau nécessaire (passant d'environ 14 kg/m² à environ 4,5 kg/m²). Cela se traduit également par d'importantes économies de CO², grâce à la diminution des matériaux consommés et du transport. Les colles à carrelage modifiées permettent non seulement de réduire les émissions de CO², elles améliorent aussi l'efficacité du travail, puisque le temps nécessaire à la pose des carreaux est réduit de 75 %.
Tendance carrelage 1 : retour à la nature
La pierre naturelle reste un revêtement de sol très apprécié. Cependant, pour beaucoup, la pierre naturelle est inabordable. Les carreaux de céramique constituent une alternative abordable, surtout s'ils ont l'apparence de la pierre naturelle. Les procédés modernes d'impression numérique permettent par exemple d'imprimer facilement des finitions marbre, granit ou ardoise remarquablement réalistes sur le carreau. Le résultat n'a souvent rien à envier à l'original, tout en étant plus facile à nettoyer et plus robuste. Les carreaux imprimé avec des finitions bois imprimé sont également à la mode : ils remplacent parquets, créant un sentiment de confort, et sont plus résistants que leurs homologues d'origine. Les carreaux de céramique ont une faible porosité et une surface lisse, et nécessitent donc absolument une colle modifiée aux polymères.
Tendance 2 : originalité à tout prix
L'époque des carreaux immuablement rectangulaires est révolue. Place aujourd'hui aux hexagones, aux polygones et aux cubes. Même les formes rondes et incurvées gagnent en popularité, tout comme les carreaux sculpturaux en 3D avec des structures en relief ou des nœuds . La tendance est clairement à l'individualisation. Une chose est sûre : face à une telle diversité, il n'existe pas non plus de solution standard pour les colles. Mais les colles polymères répondent aux exigences d'une grande variété de formes, de structures et d'utilisations.
Tendance carrelage 3 : toujours plus grand
Qui dit grands carreaux, dit grands défis. Ils agrandissent visuellement l'espace, même dans les petites pièces, et un jointoiement minimal donne un rendu plus harmonieux, plus "paisible". Alors que les carreaux XXL, qui peuvent atteindre 120 x 260 cm, sont principalement réservés au segment haut de gamme, les carreaux de taille moyenne sont aujourd'hui en vogue en tant qu'alternative bon marché. En Chine, par exemple, la taille standard des carreaux dans les salles à manger et les salons est de 80 x 80 cm, voire plus. Mais plus les dimensions augmentent, plus les défis se multiplient, pas seulement au niveau de la production et du transport, mais aussi et surtout au niveau de la pose.
- Sols : les carreaux de grand format ne peuvent être posés que si le support est parfaitement plat. De petits trous ou même la plus petite irrégularité peuvent entraîner la rupture des carreaux sous la pression. Le secteur de la chimie du bâtiment a trouvé une solution : les composés autonivelants sont faciles et rapides à appliquer et produisent des surfaces parfaitement lisses. Selon la formulation, d'autres propriétés peuvent être ajoutées. Les qualités flexibles permettent d'absorber les légers mouvements (causés par les différences de coefficients de dilatation thermique), ce qui évite les fissures. Autre raison de ce besoin de flexibilité : les carreaux de grande taille sont généralement plus minces, et se fissurent donc plus facilement.
- Joints : les grands carreaux sont souvent posés avec des joints extrêmement étroits, presque invisibles. Cela donne à la surface carrelée un aspect plus spacieux, mais cela impose également des exigences considérables au mortier de jointoiement : il doit être très flexible pour compenser les contraintes mécaniques. Il doit aussi être hydrofuge, surtout dans les salles de bains et les cuisines, pour éviter que l'humidité ne pénètre dans le mur ou le sol.
- Murs : les carreaux de grand format sont plus lourds que les carreaux de petit format. C'est donc tout un défi pour le carreleur comme pour la colle de fixer les carreaux au mur ou au sol. Lorsque les carreaux sont pressés contre le mur, l'adhérence doit être suffisamment rapide et solide pour éviter le glissement. Mais le carreleur doit pouvoir déplacer les carreaux si nécessaire. Cette combinaison d'une résistance élevée à l'affaissement et d'un temps de correction plus long ne peut être obtenue qu'au moyen de colles avec des formulations spéciales.
Source : Wacker Chemie
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