Les choses à faire et à ne pas faire au niveau du jointoiement des carreaux céramiques
Ces plaintes concernent surtout l’aspect esthétique. Les joints se salissent, arborent des couleurs bigarrées en séchant ou – pire encore – ne durcissent pas du tout. Ce qui s’avère naturellement néfaste pour le carrelage. Des joints non-conformes se traduisent par des clients mécontents ainsi que des factures impayées et une mauvaise publicité pour le carrelage en général.
Mortiers prémélangés
Pourtant, les joints deviennent de plus en plus importants dans la réalisation des carrelages. Les variétés de carreaux toujours plus durs, les largeurs de joint plus étroites, les délais de livraison plus rapides, la demande de mortiers de jointoiement colorés et les hautes exigences posées aux joints (flexibilité, durabilité, anti-moisissures, résistance aux nettoyants agressifs, etc.), font que les mortiers de jointoiement que l’on compose soi-même ne sont plus conformes et que la demande de mortiers de jointoiement prémélangés en usine augmente de façon significative. On voit encore trop souvent sur chantier des ‘mortiers de jointoiement de composition propre’. Avec du sable et du ciment choisis sur base du prix, mais aussi souvent sur base de la facilité d’utilisation. Ce que l’on appelle le jointoiement liquide et l’application par poudrage.
Lorsqu’un carreleur réalise son mélange lui-même, il doit tenir compte des éléments suivants:
- les différences d’humidité au niveau du sable: ce taux d’humidité variera d’un jour à l’autre et influencera fortement la qualité et la couleur du mortier de jointoiement;
- la granulométrie, la provenance et la pureté du sable utilisé: ici, il n’y aura aucun contrôle sur ces points;
- le rapport sable/ciment: celui-ci sera rarement estimé correctement;
- le type de ciment.
Ces 3 éléments peuvent entraîner des problèmes:
- une adhérence insuffisante aux carreaux;
- des différences et nuances de couleur;
- un durcissement insuffisant suite à un rapport eau/ciment erroné.
Mortiers au ciment
Chaque carreleur choisit sa colle à carrelage en fonction de l’application, du type de carreau et du type de support. Il doit en aller de même pour le mortier de jointoiement. Il existe depuis déjà longtemps une norme européenne portant notamment sur les mortiers de jointoiement, à savoir la norme EN 13888.
Les exigences minimales liées aux caractéristiques fondamentales d'un mortier à base de ciment correspondent à la désignation CG1 (tableau 2). A la satisfaction de ces caractéristiques fondamentales peut s'ajouter le respect d'exigences sur des caractéristiques additionnelles.
Chaque fabricant de colle à carrelage propose un large assortiment de ‘mortiers de jointoiement de fabrication industrielle’ conformes à cette norme. L’utilisation de tels mortiers de jointoiement est fortement recommandée. Vous trouverez aussi chez la plupart des fabricants une large palette de couleurs correspondant joliment aux teintes des carreaux modernes.
Le bon choix du mortier de jointoiement constituera un premier pas vers la réalisation d’un carrelage de qualité. La seconde étape, à savoir l’application correcte du mortier de jointoiement prémélangé, revêt cependant autant d’importance.
Mise en œuvre correcte
Vous trouverez ci-dessous les directives et indications pour jointoyer correctement un carrelage céramique de sol ou mural:
- Appliquez suffisamment de colle à carrelage sous le carreau, évitez les cavités.
- Respectez les délais de séchage de la colle à carrelage et du support. L’humidité présente dans le support peut entraîner une décoloration du mortier de jointoiement.
- Éliminez les résidus de colle du joint.
- Nettoyez toujours le carrelage avec un aspirateur, de l’eau claire et une éponge. N’utilisez pas trop d’eau car cela peut influencer la couleur des joints. Veillez à ce que le carrelage soit sec.
- Prévoyez suffisamment de temps pour le jointoiement et le nettoyage. Un jointoiement rapide est exclu.
- Optez pour un mortier de jointoiement au ciment fabriqué de façon industrielle et mélangez-le avec de l’eau de distribution propre suivant le rapport correct indiqué par le fabricant. Utilisez un récipient gradué ou une balance.
- Mélangez suffisamment longtemps et utilisez un malaxeur. Ne jamais mélanger à la main! Utilisez une cuvelle propre.
- Jointoyez selon un mouvement diagonal, ‘à refus’.
- Attendez suffisamment longtemps avant d’éponger. Eponger trop rapidement constituera souvent la cause d’une coloration des joints lors du séchage. Le joint sera encore trop mouillé, de telle sorte que le voile sur les carreaux se déposera dans les joints. Ce qui entraînera une coloration de ceux-ci. Vous pourrez commencer à éponger dès que le joint ne collera plus au doigt.
- Humidifiez le voile sur le carrelage avec le moins d’eau possible. Eliminez ce voile en effectuant des mouvements rotatifs. Utilisez des éponges de bonne qualité et rafraîchissez-les régulièrement avec de l’eau. Utilisez éventuellement deux éponges et seaux: une pour absorber le mortier de jointoiement excédentaire et l’autre pour éponger ensuite à l’eau claire.
- Lisez correctement les directives du fabricant.
Signature
Dans cet article, nous n’avons délibérément pas abordé les mortiers de jointoiement pour pierre naturelle ni les mortiers de jointoiement époxydiques. Le caractère spécifique de ces mortiers de jointoiement exige en effet un article distinct.
En respectant scrupuleusement les consignes ci-avant, le jointoiement pourra être considéré comme la signature du carreleur, la cerise sur le gâteau avec laquelle l’homme de métier pourra se démarquer.
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