Pleins feux sur la structure d'une terrasse en pierre naturelle

Commençons par examiner la structure de la terrasse.

Les terrasses de jardin traditionnelles sont généralement aménagée au départ d’une fouille creusée. La profondeur nécessaire dépendra fortement de la composition du sol local. La durabilité d'une terrasse commencera par la stabilité nécessaire des couches sous-jacentes. Il sera donc toujours conseillé de commencer avant tout et surtout par étudier la couche de sol sur laquelle la terrasse devra être aménagée (sol sablonneux, argile, gravier, etc.). De même, des arbres poussant à proximité pourront provoquer des dommages à long terme (croissance des racines) et il conviendra de prêter attention à la possibilité que les racines environnantes absorbent de l'humidité sous la terrasse, ce qui, à terme, pourra éventuellement entraîner des affaissements indésirables et, par conséquent, la formation de fissures.

En général, la structure d’une terrasse ensoleillée se composera des couches suivantes (du bas vers le haut): une base constituée d’un empierrement, un béton maigre présentant une pente de ±2%, une chape armée avec une pente de 1,5% et, enfin, les dalles ou carrelages qui seront généralement jointoyés avec un coulis de jointoiement au ciment, de préférence quelque peu hydrofuge.

Même l'évacuation de l’eau nécessaire a été prévue, l'eau de pluie se frayera souvent un chemin entre deux dalles contiguës via les joints poreux, jusqu'à l’endroit où prendra fin la capillarité des couches sous-jacentes. L’accumulation d’humidité entraînera inévitablement des tensions de dilatation et des poussées en hiver, surtout par temps de gel, ainsi que des tensions dues à la pression de la vapeur d’eau en été suite à l’échauffement par le soleil. Sans parler des phénomènes de retrait et dilatation de toutes les différentes couches de la structure, dus aux différences de température naturelles (jour/nuit). Il faudra donc toujours tenir compte d’éventuels chocs hygrothermiques, de telle sorte que le souci du détail sera toujours très important (comme par exemple le positionnement correct des joints de mouvement, prévoir une isolation des bords suffisamment épaisse contre tous les éléments fixes du bâtiment, etc.).

Choisir les dalles de terrasse appropriées: les bonnes pratiques.

En principe, peu importe que le maître d’ouvrage opte pour de la pierre naturelle ou des carrelages céramiques pour sa terrasse. Par contre, il importe que le poseur connaisse les sensibilités et les meilleures pratiques pour chaque type de carrelage, afin de prodiguer les bons conseils au maître d’ouvrage.

Lors du choix de la pierre naturelle ou de la céramique, le premier point d'attention sera toujours le suivant: les carrelages devront être techniquement résistants au gel.

Élément important pour les carrelages de terrasse en céramique, ceux-ci devront quoi qu’il en soit appartenir au groupe BIa, conformément aux normes NBN EN 14411 et ISO 13006. Celles-ci stipulent qu'un carrelage céramique ayant subi des cycles gel-dégel doit présenter un coefficient d'absorption d'eau de maximum 0,5%. Les carrelages céramiques de la génération actuelle sont en effet comprimés de façon encore plus dense avec des valeurs WA pouvant même être inférieures à 0,03%, ce qui influencera assurément le choix de la technique de pose.

Vous retrouverez toujours la compatibilité des carrelages de pierre naturelle dans la fiche technique, soit le passeport de la pierre en quelque sorte. Certaines variétés de pierre naturelle ne sont en effet pas du tout appropriées pour être posées en extérieur, alors que d'autres s’en accommoderont parfaitement.

Deux conseils supplémentaires pour la pose de carrelages sur une terrasse:

• optez de préférence pour des couleurs claires et des formats réduits. Il sera donc préférable d'éviter de poser des carreaux grands formats en extérieur. Pourquoi? Les formats plus petits réduiront la dilatation thermique et éviteront la formation de fissures et de cassures à court terme.
• Les carrelages de terrasse arboreront aussi de préférence une couleur relativement claire et une résistance à la glissance minimale sûre, de préférence R10 ou R11. La surface du carreau (la structure supérieure) aura également un impact sur l'entretien général. Plus la couche supérieure du carreau sera rugueuse, plus le nettoyage sera difficile.

Un projet intéressant

Dès notre arrivée sur chantier à Varsenare, nous avons directement remarqué un grand silo à l'avant du bâtiment. Laissant suggérer qu’il ne s’agissait donc pas d'un projet ordinaire. Et nous en avons eu la confirmation en arrivant à l'arrière du bâtiment.

C’est là que le spécialiste Wim Verkinderen nous a expliqué tous les aspects importants de sa technique. Il a tout d'abord procédé à une étude du sol pour estimer la profondeur totale des travaux de terrassement. Dans ce projet, la terrasse devait être aménagée sur un sol sablonneux. Le support destiné à accueillir tout carrelage doit toujours être solide, stable et porteur. C’est pourquoi notre carreleur a d’abord réalisé une fondation drainante inclinée, entourée de drains pour évacuer l’eau de façon efficace.

"Sur la dalle de béton qui a été coulée en pente, j'ai installé une membrane de drainage spéciale, non-collée", explique Wim. Cette membrane de drainage forme un drain de surface fiable et durable. Elle est généralement constituée d'un film polyéthylène fermé avec des plots sur une face, sur laquelle a été appliquée un intissé filtrant.

"Sur la nouvelle variante que j'ai utilisée, cet intissé a été remplacé par une toile présentant des mailles de 2 x 2 mm. La face à plots agrémentée de l’intissé filtrant ou de la toile maillée sur laquelle sera posée la structure pour le revêtement agira sur toute la surface comme une couche drainante – dans le jargon technique, on parlera de ‘drainage capillaire passif’ – dotée d’une capacité d’évacuation de l’eau exceptionnellement élevée. Les plots très rapprochés, en forme de cônes tronqués, peuvent en outre résister à des forces de pression très élevées. L'espace ouvert entre les plots et l’intissé filtrant ou la toile maillée crée une couche d'air qui isole contre la chaleur et les bruits d’impact et qui protège en outre l’étanchéité contre les charges thermiques néfastes. Permettant ainsi d'obtenir une répartition uniforme et plane de la charge au-dessus de l’étanchéité."

Sur cette membrane de drainage a été appliquée une dizaine de centimètres de mortier drainant. Le mortier de chape préparé sur place convient, entre autres, pour la pose de carrelages en pierre naturelle insensibles à la décoloration, ce qui était le cas ici. Ce type de mortier de chape perméable à l'eau est un mélange homogène composé de sable (sable de rivière 1,5/5,5 mm), de liants (ciment Portland) et d'additifs améliorés. Il empêchera l'accumulation d'eau de pluie, dont le volume pourrait augmenter en raison du gel. En outre, la version ‘normale’ ordinaire permet d’atteindre des valeurs de résistance à la compression supérieures à 15 N/mm², ce qui est énorme.

Cette composition innovante de la chape présente encore des propriétés supplémentaires:

• elle favorise l'évacuation de l’eau de pluie dans le sol dans son environnement naturel, c'est-à-dire ± 1000 l/m²/heure;
• elle prévient la formation de plaques de glace;
• elle résiste au gel;
• elle contribue à réalimenter les nappes phréatiques et à lutter contre le débordement des réseaux d'égouttage et les risques d'inondations.

Qu’en pense le poseur?

Une foule d'avantages, mais comment cela fonctionne-t-il en pratique? Wim Verkinderen fait une démonstration et explique:

"C'est une façon confortable d’aménager une terrasse. Ici, je devais poser une pierre blanche de 61 x 61 x 3 cm. Je prépare mon mortier de chape à partir du silo à l'aide d'une pompe spéciale afin que la composition soit toujours constante, puis je le déverse sur la membrane de drainage, je tire la couche pour la mettre de niveau et je tapote mes carrelages – après avoir encollé la face de pose avec une colle à carrelage S1 – en suivant le cordeau traditionnel."

Malheureusement, des dégâts se produisent encore et toujours régulièrement au niveau des terrasses de jardin. La méthode pour réaliser la structure ici décrite offrirait davantage de garanties à l'utilisateur final. L'eau qui stagne est en effet mortelle pour une terrasse et doit être évitée à tout prix. Et ce maître carreleur s'en est assuré en utilisant des produits durables.

Pour ce projet, Wim Verkinderen a choisi d'utiliser les produits de Schlüter Systems