Un nouveau revêtement de sol orne un ancien immeuble à appartements
Nouvelle affectation
En tant que carreleur indépendant, il n'est jamais évident de coordonner de gros chantiers. Tout doit toujours être livré coûte que coûte le plus rapidement possible. Mais au moyen d’un bon planning et via des accords corrects avec le maître de l’ouvrage, l'architecte et les éventuels sous-traitants, il sera possible de poser quelques centaines de m² dans les délais. Comme l’ont démontré à la côte belge Bernard De Pauw (Palto Tegelwerken) et son collègue Davy Cathelijn. Ce duo parfaitement complémentaire a réussi à parachever dans les délais impartis plus de 1.250 m² de carrelage dans un immeuble à appartements, réaffecté en hôtel. Le maître de l’ouvrage avait choisi d'utiliser le même carrelage dans toutes les pièces: une imitation parquet en céramique d’origine italienne au format 170 cm x 20 cm. Pas une sinécure, car il fallait que tout soit fait dans les règles de l’art depuis le diagnostic du support jusqu’au jointoiement.
Nous avons tout de suite compris qu'un simple travail de 9h à 17h ne nous permettrait pas de respecter le délai fixé!
Préparatifs
Les travaux de rénovation entraînent toujours des points d'attention supplémentaires. Dans ce cas-ci, tous les appartements de l'immense bâtiment avaient à l'origine été dotés de tapis plain entièrement collé. Une approche précise s’avérait nécessaire après avoir enlevé tous les résidus de moquette. Il fallait directement vérifier si les résidus de colle restants adhéraient encore suffisamment au support.
À côté de cela, il fallait aussi tenir compte du fait que certaines anciennes colles pour tapis plain peuvent réagir négativement avec l'humidité résiduelle de la colle à carrelage appliquée. Un test au burin et un test à la serpillière mouillée s’avéraient donc à tout le moins appropriés pour contrôler la ‘stabilité’ et la durabilité de l'ancienne colle pour tapis plain moquette. L’analyse effectuée par le carreleur de service a montré que l'ancienne colle pour tapis plain était de nature synthétique et compatible avec la colle à carrelage à utiliser. Néanmoins, le carreleur de service a pris la précaution de commencer par appliquer un primaire approprié pour assurer une adhérence solide entre le support et la couche de colle.
Dans certaines autres pièces, les anciens sols étaient constitués de bois ou de matériau à base de gypse. Ces deux matériaux ont dû être prétraités séparément, par l’application d’un primaire d'adhérence pur sur les couches liées au gypse d'une part, et par l'application d'une membrane de désolidarisation sur les supports en bois d'autre part.
Pose et finition
Avant que le carreleur n’entame les opérations de pose proprement dites, lui et son équipe ont veillé à ce que tous les supports soient débarrassés de la poussière, de la graisse et d’autres résidus, tels que plâtre, par exemple. Il est également évident que, outre la compatibilité de toutes les couches de colle, les chapes devaient également satisfaire aux autres critères de contrôle classiques comme la stabilité, la planéité, le niveau, la dureté, la porosité, l'humidité (résiduelle) (les mesures au carbure au moyen d’un appareil CM restent encore et toujours les plus précises!), etc.
On pouvait se poser la question suivante: "à quelle catégorie appartient un carreau arborant de telles dimensions (170 x 20 cm)?" Lorsque l'on consulte le tableau des définitions issu des dernières nouvelles directives XXL de l'EITA (European Innovative Tile Academy), on constate que ces carreaux appartiennent à la catégorie XXL (longueur de côté > 100 cm ≤ 300 cm). Il y avait donc deux points à garder à l'esprit:
Definition |
Format |
Surface area |
Side length |
Thin ceramic tile |
L |
< 3600 cm2 |
≤ 60 cm |
Thin ceramic large format tile |
XL |
≤ 10000 cm2 |
> 60 cm ≤ 100 cm |
Thin ceramic panel |
XXL |
≤ 30000 cm2 |
> 100 cm ≤ 300 cm |
Thin ceramic slab |
SL |
> 30000 cm2 |
> 300 cm |
Il y avait donc deux points à garder à l'esprit:
- La méthode du double encollage ou ‘buttering/floating’ durant le collage. Celle-ci a très certainement été appliquée ici. À cet effet a été utilisée une colle à carrelage moins connue chez nous, mais tout aussi performante. Cette colle italienne garantit une très grande flexibilité et une longue ouvrabilité. Les stries de colle ont été glissées parallèlement les unes aux autres, comme cela est techniquement requis, afin de garantir un transfert maximal de la colle.
- Le contrôle de la planéité des carreaux sur leurs diagonales. Les carreaux céramiques doivent se situer dans la tolérance de 2 mm maximum selon la norme européenne EN 14411. Après un contrôle aléatoire, tous les carreaux se sont avérés conformes à cette norme et ont par conséquent pu être facilement posés en quinconce sans aucune différence de niveau entre eux.
Avec une largeur de joint de ± 3 mm, tout a été soigneusement parachevé à l'aide d'un mortier de jointoiement du même fabricant. Et vu que le carreleur a utilisé un gobelet doseur pour ajouter la proportion d’eau de gâchage parfaite lors du mélange, le mortier de jointoiement durci ne présentait aucune trace de retrait visible. Excluant ainsi tout risque d’affaissement des joints, de même que tout risque de décolorations a posteriori.
Le carreleur a également attiré l'attention sur le fait que pour nettoyer les carreaux, l'éponge devait être tout au plus semi-mouillée afin d'éviter une trop grande quantité d'eau de nettoyage dans les pores des joints. "Durant la phase de durcissement, les joints liés au ciment doivent être protégés du contact avec une humidité excessive", explique le carreleur concerné.
Nous avons ainsi à nouveau appris quelque chose sur le chantier de l’entreprise de carrelage Palto à Ostende...
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